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Abécédaire de Larodde...

Réalisé durant le premier confinement 2020....

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 A comme ARTENSE

L’Artense est une région naturelle (ou pays traditionnel) du centre ouest du Massif Central qui s’étend entre deux départements : le Cantal et le Puy-de-Dôme...

Ses frontières précises sont sources de discutions et débats. Tout dépend des critères sur lesquels nous nous basons...

Larodde fait donc partie des communes qui constituent cette région d’Auvergne. Nous pouvons y ajouter Antignac, Avèze, Bagnols, Beaulieu, Champs-sur-Tarentaine, Cros, Lanobre, Montboudif, Saint-Donat, Saint-Etienne-de-Chomeil, Saint-Genès-Champespe, Tauves, La Tour-d'Auvergne, Trémouille, Tremouille-Saint-Loup...


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Une partie du texte est extraite de Larodde : rites et transitions entre religion et croyances TOME 1. Il vous intéresse ? 
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B comme BAPTÊME

[...] la vie de bébé n’était pas sans risque. Dès le lendemain, ou l’après-midi même, le père allait à la mairie déclarer la naissance de l’enfant, et passait voir le curé de la paroisse pour organiser au plus vite le baptême comme l’indiquait « La date fixée par le concile de Trente […] : quamprimum « le plus tôt possible », [...] »

[...]
En cas de risques imminents de décès, certaines sages-femmes ondoyaient le nouveau-né en énonçant les paroles sacramentelles afin que l’enfant ne reste pas dans les limbes et puisse être enterré au cimetière. [...]

Traditionnellement, l’enfant portait une robe de baptême blanche à laquelle on ajoutait, après la cérémonie, un bonnet assorti. Avant cette mode, le bébé était déposé sur un oreiller blanc. [...]


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C comme COMBAT



Mot qui me permet ainsi de lier mon sujet à la commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918 et des combats du quotidien qui ont suivi.

Dans mes souvenirs les plus lointains, que je peux avoir de la ferme familiale, il y en a un qui me ramène à des temps de sieste. Allongé dans le lit de mon arrière-grand-mère, je revois encore ce cadre qui surplombait le couchage. Il renfermait précieusement la photo de deux hommes en tenue de soldats, pieusement disposés entre un Christ et la Vierge.

Jeanne Marguerite GRAVIERE épouse CHATEAU, appelée la Marie de Tsa Coucan, a dormi la quasi-totalité de sa vie de femme sous la protection de son père et son oncle : Pierre et Jean GRAVIERE, morts au front.

Catherine COLLY épouse de Pierre GRAVIERE, est décédée le 27 avril 1914 dans sa ferme Tsa Carabit de Chanzelles. Elle ne fait donc pas partie de ces femmes qui ont pleuré l’appel de leurs fils, mais cependant les deux hommes qu’elle a mis au monde y sont restés.
Jean, l’ainé mâle, est âgé de 40 ans lors de son départ. Marié depuis 10 ans à Françoise LEPEYTRE, ils eurent la même année, un fils unique : Jean-Marie. Françoise n’a jamais quitté le noir depuis…

Pierre lui s’est fait gendre, la même année, Tsa Bodeveix à Fouroux. Son épouse, Marie MEALLET, est une fille d’une grande famille, dont la plupart de ses frères se sont fait gendre sur Saint-Diéry. Pierre et Marie sont parents depuis 8 ans, de Jeanne Marguerite.
C’est le 09 janvier 1915 que Pierre arrive au corps. Il est donc envoyé sur le front et entretien une longue correspondance avec sa femme et sa fille, décrivant ainsi les conditions de vies qu’il doit affronter en plus de l’ennemi. C’est le 9 juin 1918, 5 mois et 2 jours avant la fin du conflit qu’il est tué. La retranscription du 21 décembre 1921, dans les registres de décès de Larodde, nous apprend que par jugement du tribunal civil, en date du 09 décembre de la même année, que Pierre sera reconnu Mort pour la France.

Marie a donc élevé sa fille, dans sa petite ferme au cœur du village de Fouroux. A la suite de cette guerre, ses frères et sœurs réclament à Marie, leur part sur l’héritage, puisqu’elle souhaite conserver la ferme de ses parents. L’acte est dressé devant notaire, maitre Jean DUBOURG, le 11 février 1920. Même si elle est propriétaire, Marie poursuit une vie rude et pénible. Elle n’aura jamais de pension de veuve de guerre. Son exploitation est petite, et seule avec une fille, les bras manquent. L’entraide entre femmes a été plus que nécessaire. C’est ainsi qu’est certainement née sa grande amitié avec Marguerite BRUGIERE.

Le 26 décembre 1920 est voté au conseil municipal, l’érection d’un monument aux morts afin de commémorer la mémoire de ceux qui ont été tués au front. La commune demande ainsi une participation financière des familles. Dans le même engouement, l’église met en place une plaque commémorative. Sur celle-ci figurera les photographies des morts pour la France, pour lesquels les familles payeront le médaillon. Preuve que la misère règne : Marie ne peut donner qu’un franc cinquante pour le monument et Pierre n’aura pas son portrait d’affiché en public.

La fin de parcours de Marie n’est pas bien plus réjouissante. N’ayant pas les moyens de se soigner, suite à un hiver rigoureux où elle aurait pris froid dans l’eau glacée du lavoir, Marie s’est éteinte le 17 mars 1929 laissant sa fille mineur orpheline.

Benjamin ROGER

D comme DEUIL dans les vêtements...

Le deuil est un sentiment de tristesse dû à une perte, dont la mort. C’est une étape, un processus obligatoire de délivrance psychologique : la résilience.
[…]
Les périodes de deuil varient selon le degré de parenté, ou si l’on est héritier.

Cependant ne généralisons pas le noir comme synonyme de deuil. Chez les femmes artensières du milieu du XIXème siècle, le deuil était représenté seulement par un ruban noir autour du cou. Changer de tenue avait un coût.

Plus tard, quand la science permit la teinte des vêtements sans superposition de couleurs, son usage fût abondant. Ce seront donc les matières qui définiront l’état de la personne.

Le deuil était alors fixé à un an pour un veuf, le double pour une veuve. Il se décompose ensuite en étapes.
Le grand deuil d’un an pour la veuve lui fera porter uniquement du lainage ou du crêpe, et des bijoux en bois noirci ou en jais.
[...]
Le veuf, quant à lui portera des vêtements sombres et éventuellement un ruban de crêpe noir autour de son chapeau ou un bandeau autour du bras.

Passé ces délais, les conventions sociales autorisent le port du violet, du gris et du mauve pour le velours et le taffetas : c’est le demi-deuil.

Soyons conscient que dans la France agricole d’après guerre, et donc à Larodde, les décès fréquents, le nombre de parents, et les revenus faibles, font que nombreux roudous s’habilleront en noir la quasi-totalité de leur existence.

Le traumatisme de ce port du noir austère obligatoire, pour les jeunes générations ayant connu la seconde guerre mondiale, provoquera une répulsion automatique de cette couleur tout au court de leur vie.

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E comme EGLISE

[...] Les hommes passent donc ces grandes étapes de leur vie par ce lieu incontournable qu’est l’église.
[...]

L'église de Larodde s’élève dans le bourg. Elle est au cœur de celui-ci. Située à l’entrée du village, elle surplombe la place créée par le croisement de la départementale 73 et de la 25.
[...]

Le nom de l’église de Larodde fait référence au déplacement de la dépouille de Saint-Martin de Tours. [...]

Il faut bien se rendre compte que les familles étaient très croyantes. Tous les dimanches elles étaient présentes à l’office. Cette cérémonie regroupait donc tous les habitants de la commune.

Pierre Fernand PAPON se souvient que Marie-Thérèse Marthe TATRY, épouse PAPON, sa mère « faisait à pied tous les dimanches, le Mont- le bourg quel que soit le temps, et ce jusqu’à ce que j’aie ma première voiture. »

Jean Louis TARTIERE, quant à lui a encore en tête l’image de son grand-oncle Louis Eugène FABRE de tsa Tanti, « qui venait à pied de Gorgontua. Il revêtait ses plus beaux vêtements. Avec sa prestance, sa taille imposante, et sa canne, il avait ainsi une allure digne d’une gravure de mode. »

[...]
Avant-guerre, c’était sur la « place du porche » que se donnaient les bals d’après messe. Ces danses dominicales étaient l’occasion pour la jeunesse de se rencontrer et de se courtiser, et également pour les bons danseurs de venir s’amuser. [...]

Vous l'aurez compris, rien n'est choisi par hasard. Les formes, lieux, matières utilisés dans la construction de l'église renvoient à des croyances, et symboliques précises.


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F comme FOIN

Mélange d'herbes fauchées (appelé fourrage) séchées et conservées pour les « mauvaises saisons », afin de nourrir le bétail. Que se soit en hiver ou en période de sécheresse (été 2019) le foin est essentiel dans le fonctionnement d’un élevage, d’une ferme et même de toute une société locale voir nationale.

L’utilisation quotidienne de la voiture nous a vite fait oublier... mais les herbivores étaient des animaux domestiques courants dans les noyaux familiaux. Autant en ville qu’a la campagne (chevaux de la gendarmerie, fiacres, ...)

Le travail autour du foin, surtout la fenaison, a été un grand sujet de photographies amatrices. L’homme a rapidement immortalisé ce geste courant, essentiel à son existence. Il symbolise ainsi, jusque dans les années 70/80, un moment conviviale d’échanges, de partages, de joies et de bonheurs. Même si les gestes sont répétitifs, fatigants, et pénibles, les gens ne témoignent que positivement sur ces moments de travail, même encore aujourd’hui.

N’oublions pas aussi, que le foin, une fois dans la grange, servait d’isolant. Également à remplir les oreillers et matelas, quand ce n’était des feuilles. Des fabrications artisanales en foin, souvent faites par un grand-père, offraient divers jeux aux enfants (poupées, bœufs,...)

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G comme GORGONTUA

Lieu-dit de Larodde, son nom a toujours fait réagir, de part sa sonorité similaire au héros de Rabelais. Ce n’était peut-être pas pour rien...

D’après les recherches de Pierre François FOURNIER que l’on retrouve dans l’article « Gargantua, essai d’étymologie » publié dans la revue internationale d’Onomastique de mars 1968, le lieu-dit serait même à l’origine du nom du géant.

L’auteur fait un relevé, dans les archives du Rhône, que l’on peut résumer ainsi :
- dans un écrit daté des environs de 1300, nous retrouvons une citation où ce hameau apparaît sous l’orthographe GORGONTIAS.
Il évolue ensuite sous différentes formes qui cohabitent :
- 1453 - GORGONTUAS
- 1632 - GARGANTUAS
- puis dans « État des hameaux par communes entre 1800 et 1823 » nous découvrons la forme GORGONTUA (Archives départementales du 63 cote S0186)

JF FOURNIER fini ainsi par conclure en ces termes :

« Avant 1300 un paroissien de Larodde était connu sous le sobriquet, peut-être importé, [...] exprimant, en tout cas, une allusion directe ou indirecte au gosier, [...] Le domaine où il demeurait fut appelé d’après son sobriquet Gorgontua [...] en 1471, en Limousin, devenu nom de personne [...] il fit son apparition dans la littérature avec le géant qui lui a procuré la célébrité que l’on sait. [...] il s’est imposé [...] la possibilité s’ouvrait à lui de redevenir nom de lieu. [...] deux siècles après la publication des aventures de Gargantua son nom, ayant servi de sobriquet paysan [...] a désignéla résidence d’un villageois particularisé de cette manière.”

Gorgontua est donc composé du latin Gurga (gosier) et du suffixe -ias signifiant “chez”. Il serait donc à l’origine de la notoriété et de la profusion de ce nom et ses dérivés.

H comme HOTEL

C’est le 11 octobre 1898 qu’est célébré le mariage de Jean Joseph AUDEBERT (1876-1947) et de Marie AUDEBERT (1876-1938). Ce couple est encore célèbre sur la commune, car il reste assimilé à l’auberge, mais n’a pas pour autant exercé cette profession. Lui était en réalité boulanger et elle épicière. Cependant ils furent bien propriétaire du petit corps de ferme au toit de chaume à l’origine de l’édifice actuel. Ce dernier devint rapidement un bâtiment au toit d’ardoise, où d’un côté il y avait la boulangerie de Jean Joseph, et de l’autre l’Auberge qu’ils louèrent à la famille VEYSSADE, peu de temps avant la seconde guerre mondiale.

Suite au décès de son beau-père, Jean Eugène PAPON qui a été élu maire en 1935, racheta le bâtiment, qu’il rehaussa par la suite. La boulangerie perdura, et l’auberge deviendra un café hôtel. Aujourd’hui réhabilité par la commune, l’auberge de Larodde continue à animer le cœur du village. 

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I comme INDUSTRIALISATION

Pendant plusieurs années, nombreux roudous migraient, aux cours des saisons, pour pouvoir travailler. Une forte communauté de scieurs de long caractérisait le terroir.

Dans cette tradition de l’exploitation du bois, nous retrouvons l’entreprise de Jean Eugène PAPON, qui industrialisa le village autour de cette matière première.

Jeune homme, il débuta sa carrière en tant que boucher. Ambitieux, il développa le commerce avec Paris (la ligne directe depuis Port-Dieu existait encore).

Suite à la guerre, les restrictions rendant le commerce difficile, Jean Papon s'est tourné vers le bois. Il y vit une aubaine. Les véhicules "gazogènes " avaient besoin de charbon de bois. Notre homme fit installer des fours, dans les bois, pour cette fabrication. Des italiens tel que Rafael TODESCHINI furent embauchés, afin d’amener leurs savoir-faire. La maîtrise de la coupe en milieu pentu, et la confection du charbon de bois n’étaient pas choses aisées. Le blondin fit son apparition dans le paysage roudou. Jean fit même venir du bois des Landes par wagons.

En 1943, ses positions en tant que résistant firent que, son entreprise fut mise sous séquestre, jusqu'à la libération.
Par la suite, il exploita les bois avec une scierie à Port-Dieu. Sa fille se souvient bien de cette époque : « C'était la reconstruction, il y avait beaucoup de travail sur les charpentes. » Malheureusement, il fut exproprié à la construction du barrage de Bort.

Il acheta ainsi la scierie de Mr Coste, à La Bourboule. Il embaucha massivement, notamment des exilés du régime franquiste. Le commerce fini par être plus dure. La concurrence des charpentes métalliques se fit sentir... La commune de La Bourboule l’expropria.
« Il construisit à Larodde. Il suivait toujours ce qui se faisait en bois et il a pensé à faire ces charpentes légères en bois "collés" par exemple; il cherchait toujours à se réinventer. Malheureusement le bâtiment n'a pas résisté à une tempête. »

En parallèle, toujours aussi novateur, Jean signa un marché avec Michelin, pour la fabrication des sabots et galoches. Des machines servaient à sortir ces souliers en grands nombres. Des cagettes y étaient également mises en forme. Une fois que Michelin a eu inventé sa botte de caoutchouc, l'atelier fut loué.

Que d’éléments qui ont permis à Larodde de grandir, de faire vivre sa population et d’écrire son histoire. 

J comme JANOLLE

Jean Janolle, une des figure emblématique de Larodde.

Son nom nous permet ainsi de vous amener sur le sujet des vendeurs de vins.

Effectivement, Larodde fut l'un des centre de vente de vins les plus importants du terroir. Certainement de par sa position géographique. Il est compliqué de se l’imaginer aujourd’hui, mais ceux qui ont connu l’avant barrage vous le diront. Carrefour entre la Corrèze, le Cantal est le Puy-de-Dôme, Larodde est également situé entre les grandes communes thermales des Monts Dore et l’arrivée du train, appelé par les locaux « Le Parisien », et qui comme son nom l’indique faisait Paris/Port-Dieu.

Marcel BONHOMME, naît en 1935, se souvient qu'enfant presque tous les bars/cafés de la Tour étaient livrés par les roudous.

De mémoire d’homme les grandes familles qui ont gérer ce commence de vin en gros étaient : - la famille ONDET/GAY

- la famille BERNARD/MATHIEU

- la famille JANOLLE

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K comme KÉPI

Le képi est un chapeau qui était porté par les hommes dans l’armée de terre (les femmes auront généralement le tricorne) ou dans certains métiers civils. Aujourd’hui il tend à disparaître, souvent réservé pour les cérémonies et autre grand évènements. Mais rappelez vous, il y a quelques années encore, les gendarmes le portaient quotidiennement... mais aussi d’autres personnages du paysage français que nous retrouvions à Larodde : le garde champêtre, le facteur, en autre.

Regardons ce que sont exactement ces deux professions.

Le garde champêtre était un fonctionnaire territorial, employé par la mairie et en charge de la protection du domaine rural. Il faisait parti, en quelque sorte, de la police municipale. Il était sous la totale autorité du maire. Pour faire un rapide tableau, et aider certain à le situer, c’est l’homme qui avait pour mission d’informer la population des dernières décisions à l’aide de son tambour.

Le facteur lui effectuait sa tournée à pied. Certains anciens se rappellent même de l’un d’entre eux qui résidait à Labessette. Il descendait jusqu’au bourg de Larodde récupérer sa besace. Il faisait ensuite sa tournée à pieds puis, il ramenait son sac au bureau de poste de Larodde, et rentrait chez lui...

De mémoire d’homme, Charles GAY, Maurice PAPON, Joseph EYZAT, Marcel BOYER et Joseph VERGNE sont de ceux qui ont représenté ces professions sur Larodde.

L comme LABESSETTE

Située à 7km de Larodde, la commune, dont le nom serait hérité du patois désignant le bouleau, a toujours été étroitement liée à la nôtre.

Nous n’énoncerons pas tous les points communs, mais seulement quelques uns, hormis les unions matrimoniales fréquentes, entre les deux bourgades.

1- Le même prêtre gérait les deux paroisses. Des collectages ressortent surtout deux curés, ayant eu cette mission : Vedrine et Decouzon

2- Le clocher-mur de Labessette est le parfait exemple de ce qui existait à Larodde, avant sa forme actuelle

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M comme MOULIN

Dans son sens premier, le mot moulin désigne tout ce qui broie, peut importe la matière (blé, olives, pommes, chêne...).

Souvent associée à la maison d’habitation du meunier, l’activité du moulin peut-être dangereuse. En effet les poussières, et particules en suspend dans l’air, peuvent s’avérer inflammables. L’utilisation d’éléments naturels (eau, vent, ...) expliquent aussi leur isolement géographique.

En tout cas, dans la région, ces lieux d’activité semi-industrialisé restent très fréquents. Pour la commune de Larodde, nous pouvons citer certains d’entre eux, qui même s’ils n’existent plus, sont encore connus de tous (les orthographes varient) :

- de Gay

- de Lavergne

- de Persy

- de la Scie

Si l’on se fît aux recensements de population, les chefs de ménages semblent être essentiellement des meuniers. Nous pouvons donc en déduire qu’ils étaient tous des producteurs de farine, malgré la fréquence d’autres types de moulins : tan, foulon, teinture, ...

 

Dans la pratique, la population se rapprochait des moulins les plus près géographiquement parlant, et sûrement avec qui ils avaient plus d’affinité. Fernand PAPON du Mont de souvient bien qu’ « enfant nous allions au moulin d’Arpiat sur la commune de Singles, c’est notre mule qui portait les sacs sur son dos ».

N comme NOTE

Larodde était pourvue de deux écoles.

La mairie-école, dont nous n’avons rien à envier aux autres communes est un superbe bâtiment, typique de cette période. Les plans et devis datent de 1882.

La seconde est à Perignat, et reflète la grandeur des communes d’Artense étendues et découpées en plusieurs petits hameaux.

Un projet avait même été lancé pour en construire une à La Renaudie.

Depuis 1888 se sont succédés, sur les deux établissements scolaires (liste non exhaustive), de nombreux maîtres/instituteurs/professeurs des écoles :

BARADUC Anne épouse MONTEIX
AGAT Marie Félicie Françoise
LIBEYRE Marie Louise
BARON Simone Marie Madeleine
MAHTIEU Marthe Antoinette
Md BASSET
TABUTIN Paule Andrée épouse BERGER
FARGES Marie Louise
PICARD Denise
PICARD Françoise Marie Jeanne Renée
AUDEBERT Marthe épouse PAPON
MARGUERITAT Georgette
MONTEIX Marguerite épouse LACHEZE
MAILLOT Marie Louise épouse BOURNEL
PATURAL Marie Jeanne Laurence épouse FOUILLOUX
GIRON Eva épouse ADEVAH
PEROL Justine épouse FAURE
DUBOIS Marie Léonie épouse RANGHEARD
MOUNAUD Augustine épouse MARTIN
CHAZAL Jeanne épouse CHABOSY
ROUDAIRE Emma épouse CHABAUD
DELIHU Yonuve Aimée Paulette
MANRY Paulette
FARGES Auguste
FAURE Jean
RANGHEARD André
MARTIN Pierre
SENECTAIRE Antoine
PRADEL Zéphyrin
LACHEZE Jean Marie
JALLAT Pierre Armand Charles
MONTEIX René
BRIQUET Alfred
LAPIERRE
BOURNET Robert Jacques Lucien
ROUDEIX Marcel Léon Pierre
FOUILLOUX Louis
SAINTAGNE Victor Annet
GUILLAUME Jean
VERGNOL Maurice Antoine
GIRARD Maurice
ADEVAH Jacques
Mr CAPRE
LANGOURIEUX Joseph
BENNETEAU Guy
Madame RICARTE Olga
ESPINASSE Marie-Therese
TEILLOT Monique
PICARD Colette
Mr VERDIER
GENEIX Yannick
LISANT Béatrice
OFFNER Pascal
MERLE Stéphanie
KOUZMINA Rebecca
JOUVE Christelle
BONJEAN Béatrice
COUDERT Arnaud

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O comme ORPHELIN

Les pupilles de la nation, de la première guerre est un sujet connu du plus grand nombre. Mais qu’en est il de ceux de la guerre de 1939/45?

C’est par un jugement des tribunaux de première instance (après 1959 : de grande instance) que les enfants d’un de ceux (liste non exhaustive, à titre d’exemple)
- mort au combat
- rentré invalide
- décédé des suites de sa captivité
- mort en Allemagne en tant que prisonnier
- mort sous les bombardements
- mort au maquis
- mort au cours d’opérations
- morts déportés (depuis 2000)
La liste est encore bien longue ...

Mais ce statut offre ainsi aux pupilles, en autre :
- un accès à l’éducation (par exemple : exonération des frais d’inscription à l’université)
- des subventions pour les frais de maladies
- quelques aides à l’emploi et à la fiscalité

Si tout ceci vous intéresse, vous pouvez consulter certains dossiers aux archives. Je reste disponible pour vous conseiller.

P comme PHOTOGRAPHIE

Vous le savez, pour moi, TOUTES les photos sont importantes pour le mémoire collective. Quelque soit le sujet et l’année.
En effet, ce qui peut paraître un simple souvenir de famille, ou portrait, peut se révéler plus qu’intéressant pour l’histoire de la mode, du village, d’un bâtiment ou même d’une famille...

Cette technique artistique, qui a révolutionné le monde de l’art (les portraitistes ont eu de la concurrence) est une invention de Louis Jacques Mandé DAGUERRE de 1838. Ce procédé ouvre la porte à un nouveau métier, qui se révélera en pleine expansion : les “peintres au daguerréotype”. Ces professionnels maîtrisèrent rapidement leur outil et ses procédés et proposèrent rapidement divers variantes (colorisation, montage,...)

Tout d’abord c’est l’apogée des portraits, surtout en studio, puis vers les années 1910, les photographes partent en reportage.

Afin de vous aider à dater vos photos réalisées en studio, voici les grandes étapes :
- le daguerréotype (plaque de verre) 1838/1858
- Le ferrotype (portrait bon marche sur plaque de fer) 1858/1938
- L’albuminé 1850/1929. Le plus courant, souvent connu sous l’appellation de “carte de visite”, bien conservées elles sont encore aujourd’hui d’une qualité indescriptible!
- L’autochromes : photographie couleur (des 1903)

Ces types de photographies ont bien évidemment été utilisées par des érudits amateurs qui ont en réalisé à titre amateur... jusqu’a la démocratisation de l’appareil photo amateur (après les années 1930).

Les décors, accessoires et vêtements seront, par la suite, vos principaux alliés pour dater plus précisément vos photos. N’oubliez pas de regarder quelle était l’occasion du tirage, notamment avec les rites (communion, conscrits, événement municipal, mariage,...) qui vous permettront même de préciser le jour et le mois.

Un dernier conseil, notez délicatement à l’arrière des photos, la date, le nom des individus et l’occasion... car vous connaissez la légende, mais vos descendants ne le saurons pas... et certains n’hésites pas à les jeter!

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Q comme QUENOUILLE

La quenouille est un outil qui permet de produire du fil d’après un matériaux brut. La filage permet de réaliser des matières textiles. La tige de bois, ou d’osier, est maintenue sous un bras. À son sommet sont stockés les fibres à filer. Dans la main opposée, le fuseau les réceptionne une fois prêtes. Le rouet était plus rapide, mais ne pouvait pas être mobile, ce qui pouvait être moins pratique.

Ce mot nous permet ainsi d’aborder et de mettre en valeur les femmes. Souvent inscrites sur les actes ou recensements comme « sans profession », dans la réalité elles ne faisaient pas moins preuve de courage et d’endurance.

En effet « le temps c’est de l’argent ». Ces dernières n’avaient pas une minute à elles . Levées les premières, elles préparaient la maison pour tous. Avant cela elles se seront coiffées et préparées. En plus de leurs tâches quotidiennes, elles ne perdaient aucun instant. En gardant les vaches, en marchant pour aller à l’église, elles produisaient en continue. Quenouilles, aiguilles à tricoté, osier à tresser, ... étaient leurs compagnons de route. Pas une seconde de répis!

R comme RABOT

Le rabot est un outil utilisé par les professionnels du bois. Sa lame de métal positionnée sur un corps en bois permet d’aplanir les surfaces mais aussi de creuser des motifs.

C’est donc un outil indispensable pour les menuisiers. Profession assez courante sur la commune de Larodde. Nous pouvons citer en autre Adrien RAMADE, Jean DUFAUD, Pierre et Jean Pierre GAY, Albert GRÉGOIRE (début de carrière), Raymond TRONCHE

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S comme SORCELLERIE

Nombreux rites s’articulent autour des croyances populaires, païennes et religieuses.

Les rebouteux étaient encore nombreux il y a peu de temps. Ceux qui avaient reçu un don, savaient enlever le mal qui s'attaquait aux malades. Ils ressentaient alors une fatigue intense, et devaient donc se reposer et récupérer de l'énergie entre deux soins... certains en sont morts d’épuisement. Dans ce cas on parlera d’un « bon » usage de la sorcellerie, puisqu’il s’agit de faire le bien autour de soi. Cependant, la sorcellerie pouvait être utilisée à des fins négatives, comme par exemple pour jeter des sorts et nuire à son prochain (livres de sorcellerie comme le petit et le grand Albert). Le prêtre était appelé pour contrer le mauvais sort.

En parallèle, certains utilisaient des formules qu’on leur avait apprises. Ces dernières ont été transmises depuis la nuit des temps, et ont été christianisées. C’est en faisant appel à un saint ou à dieu, en respectant des signes précis que le soignant va lever le feu par exemple. Les formules devaient se transmettre selon des règles précises , parfois de femmes en femmes ou d'hommes en hommes.... quelques fois à une seule personne. Il y a des cas où une fois la formule transmise, le transmetteur ne peut plus exercer lui même, c'est pour cela que souvent la personne attendait le dernier moment pour la transmettre, au point que certains soignants ont emportés la formule avec eux ...
La règle générale obligeait à transmettre à plus jeune que soit dans un but de préservation.

T comme TONNERRE

Ce mot me permet de vous parler de l’astraphobie, la brontophobie et de la pyrophobie.

Nombreux de nos anciens ont longtemps été terrorisés par la foudre, le tonnerre mais surtout par les incendies qui touchaient notre région... une peur qui s’est parfois transmise à leurs descendants.

Jusque dans les années 1970, les fermes de Larodde étaient recouvertes de chaumes. La paille du seigle et du blé étaient donc réutilisées ainsi. Les chaumières étaient isolées quasi gratuitement, et ceci en utilisant un matériau plus que courant. Cependant, il fallait régulièrement tourner puis changer la paille en place.

L’arrivée de la moissonneuse batteuse, cassant la paille, a fait décliner la profusion des toits en chaume. Ceci malgré la promulgation d’une loi interdisant de construire et remplacer ces toits. L’apogée des lampes inflammables en était la cause. Cependant le préfet, qui réalisait bien que la population de son terroir était dans l’impossibilité de se payer une toiture en tuiles, mit en places des dérogations qui décalèrent donc ce changement physique de nos paysages locaux plus tardivement ...

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U comme UNANIMITÉ

C'est lors du conseil municipal du 14 mai 1882, qu'est décidé "[...] à l'unanimité de la translation du cimetière [...]" Transfert déjà approuvé par le conseil municipal le 14 mai 1853. C’est donc une décision qui trône dans la tête de plusieurs conseillés municipaux, depuis presque 30 ans, lorsque la procédure se met en route...

C’est par manque de ressources que le projet n’avait finalement pas abouti.

Les péripéties ne se sont pas arrêtées là : problèmes d’achats de terrain, d’héritage, de travaux... bref notre actuel cimetière a été, je pense, un grand soulagement lors de sa réception!

L’histoire se terminera finalement comme elle avait été projeté... Il est actuellement situé sur le lieu-dit LES COMBAS, selon les plans et l’esthétique souhaité.

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Plans quote 33FI19010/11 des Ad63

V comme VELO

La bicyclette est certainement le moyen de locomotion le plus utilisé dans le monde. Nos ancêtres n’y ont pas échappé.

C’est en 1817 que semble apparaître l’ancêtre allemand du vélo. À partir de cette date, l’objet ne cesse d’évoluer et d’être commercialisé.

Ainsi arrive dans les campagnes, les catalogues de vente à distance. On y retrouve l’incontournable « Hirondelle ».

Vélo fétiche de François Siméon VERGNOL, nous imaginons aisément que ce jeune roudou de Pruns, se laissa tenter par une commande de ce type, avec les sous amassés durant les saisons qu’il effectuait dans les Monts. Grand passionné de vélo c’est à 27 ans, en 1925, qu’il se lance dans le Tour de France jusqu’à la 4ème étape. Il tentera sa chance de nouveau en 27 et 28 mais abandonnera à la 11ème étape...

Celui qui, selon la légende du village, s’est fait percuter sur son vélo dans le virage de Laqueuille, décédera des suites de ses blessures le 8 Aout 1966 dans son domicile de Pruns.

 

Encore aujourd’hui, Siméon est bien présent dans la campagne roudoune, où il est connu comme le loup blanc. Lorsque le Tour de France passe dans la région, comme l’année dernière, une pensée à son égard s’éclaire dans nos têtes...

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W comme WAGON

Située à quelques minutes de certains lieux-dits de Larodde, la gare de Port-Dieu voyait passer « Le Parisien ». Ce train renommé ainsi par le locaux passait effectivement par la capitale. Cette ligne de Bourges à Miécaze(15) a amené des centaines d’Auvergnats à Paris.

La mise en eau du barrage de Bort les Orgues a donc mis fin à la section qui passait à cet endroit.

C’est ainsi que l’exode rurale du bougnat s’est faite. Ceux que l’on appelle les Auvergnats de Paris, sont donc des immigrants d’une aire géographique (Sud du Massif Central) s’étendant bien plus largement que sur la véritable Auvergne.

Ils formeront ainsi pendant longtemps la plus grosse communauté parisienne.

Restant entre eux, leurs cultures vont se mélanger et former ce que les folkloristes figeront rapidement comme l’unique identité de l’Auvergne. La réalité étant bien plus complexe.

Nous pouvons noter qu’avec le recul, lorsque nous étudions l’histoire des familles, ce qui reflette de cette appartenance viscérale à sa terre, reste le mariage. Effectivement, au tout début de cette immigration, l’endogamie n’est plus géographique (sur un territoire proche de son lieu d’habitation) mais reste tout de même « de pays ». On se marie avec un auvergnat, mais plus avec un roudou. Au court des années, les unions évolues petit à petit vers des couples mixtes (de deux provinces).

X comme XÉNOPHOBIE

Etre hostile à ce qui est étranger, renvoi à une peur de l’inconnu et sûrement d’une perte profonde d’identité. Tous les peuples y ont été confrontés.

Par chez nous cela se marquait quelques fois jusqu’au sein de la famille. On ne mariait pas sa fille à n’importe qui, et l’homme qui se faisait gendre était quelques fois un étranger qui servait surtout de bras.

Heureusement à Larodde, les unions, le travail et l’attraction, qu’elle a pu avoir après la seconde guerre mondiale, a permis un brassage des populations, déjà localement, puis par immigrations professionnelles mais aussi par l’émigration de polonais, italiens, espagnols, burkinabés, camerounais ... Ces derniers ont ainsi apporté un renouveau dans les pratiques professionnelles, dans la culture et une ouverture d’esprit à ce peuple agricole des montagnes. 

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Y comme YOUPALA

Cet accessoire de puériculture aujourd’hui très décrié par les professionnels de la petite enfance, voir interdit dans certains pays, a eu un franc succès durant de nombreuses années.

Longtemps emmaillotés, les petits d’Homme ont connu, après guerre, de nombreux accessoires et jeux, qui n’ont cessés de se développer depuis.

Quel plaisir et intérêt de comparer et observer les détails sur les photos, d’il y a quelques années. Symboles de l’évolution de notre société de consommation, mais aussi illustration des trente glorieuses, qui semblent aujourd’hui bien loin. C’est à présent, qu’il faut conserver et collecter ces souvenirs, des années 40/50/60/70, pendant que vous êtes encore là pour en témoigner!

Alors n’hésitez pas à partager avec nous vos souvenirs. Ce qui peut vous paraître banal peut se révéler parfois une petite pépite...

À vos claviers et scanners! 

Z comme ZOUAVE

Soldat d’une unité militaire française d’Afrique, connue sous cette appellation, il reste facilement reconnaissable de par sa tenue si singulière.

Effectivement, les soldats restent les personnes les plus facilement identifiables. En effet, le numéro de leur unité étant sur le col, c’est en partant à la recherche de leur fiche matricule que l’on peut valider une identité.

Cette parenthèse nous permet ainsi d’aborder les photos de conscrits, qui sont l’illustration singulière de ce décroissement démographique de nos campagnes.

En effet, lorsque nous comparons les différentes photos des jeunes hommes, aptes au service, nous nous rendons bien compte de la fameuse désertification de nos campagnes, qui tentent à se repeupler suite aux confinements.

Indications que nous retrouvons en observant les chiffres de la densité de population de Larodde, donnés par l’INSEE, entre 1968 (25,6h/km2) et 2014(11,6 h/km2). Cependant, nous préciserons que malgré les idées reçues, en 2014, la moitié des roudous n’étaient pas des retraités puisque 64,8% de la population avait moins de 64 ans... La même année, 47,1% des habitations sont des résidences principales.

Encore des données qui appuient en ce sens, et dont vos témoignages sont à récolter, concernant ces parcours de vies qui ont fait que toute cette génération des années 50 a migré vers des zones plus urbaines. 

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